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— When marriage is a battlefield. (Catalina)
Admin — Fallen Crown
Lumos
Crédits : Avatar (c) halamshiral.
Faceclaim : Daniel Brühl.
Pseudo : Phlo.
Gallions : 1042
Missives : 63
Sablier : Quarante-six hivers.
Emancipare : Directeur du Bureau des expérimentations magiques (secret), Magisterium. Langue-de-plomb (public).
Nox
— When marriage is a battlefield. (Catalina)
@Körbl Lockhart & @Catalina Lockhart
Le quartier résidentiel du Magisterium se veut être un mélange architectural à mi-chemin entre la Rome antique et l’Égypte antique. La demeure des conjoints Lockhart est un bijou de luminosité avec ses grandes ouvertures sans fenêtre donnant vue sur l’extérieur, et ses dômes en verre, laissant la lumière pénétrer dans ce lieu sacré, berceau de leurs machiavelles machinations. La pierre à la carnation chaude, d’un beige solaire, contraste avec les décorations fleuries et plantes autonomes qui jaillissent ça et là, à l’intérieur comme à l’extérieur. Férus de magie, Körbl et Catalina ont pris plaisir à concevoir leur foyer, créant divers espaces de lecture, un cabinet de curiosités assez grand pour accueillir leurs trouvailles, ainsi que deux bureaux pour leurs recherches. La salle à manger et la chambre se veulent épurées, aériennes, où des voilages blancs flottent magiquement aux ouvertures. La pièce principale, au centre du cocon, est en quelque sorte une réplique des bains romains où colonnes de pierre encadrent un petit bassin d’eau éclairé par un puits de lumière. Cet espace, dédié à la relaxation et à la réflexion, est certainement un des endroits les plus paisibles qui soit pour Körbl qui, quand il n’est pas dans son étude, griffonne ici sur des parchemins.
C’est à cet endroit-même que Korbinian se trouve lorsque Catalina pénètre les lieux. Assis dans un siège au coussin d’un velours vermeil, vêtu d’un costume trois pièces, les jambes croisées, il est plongé dans la lecture d’un livre fort intéressant sur l’étude de la possibilité d’inverser les effets réels et métaphysiques de la mort naturelle, concernant en particulier la réintégration de l’essence et de la matière, par Bertrand de Pensées-Profondes. Ouvrage tout droit sorti des archives interdites de la Citadelle du Savoir, il n’est en sécurité que dans la quiétude de cette demeure personnelle se voulant impénétrable. Dérangé dans son activité, le sorcier sort sa montre magique à gousset qu’il observe; il ne l’attendait pas de si tôt, aussi présage-t-il de futures conversations houleuses à en juger par son avance et l’expression de son visage. Dans un soupir, le Lockhart referme lentement son manuscrit d’un temps ancien.
Il faut dire que Körbl a récemment lâché ce que Catalina considère certainement comme une véritable bombabouse. Car si pendant quasiment deux décennies leur entente au sujet de la maternité était totale, force est de constater que les événements récents changent la donne. Leur nouveau poste respectif, ce silence acheté lors de la convalescence de la belladone, et les politiques gouvernementales toujours plus oppressantes ont terminé de convaincre le chercheur.
“I refuse to live with this sword of Damocles above our head.”
Oui, il est vrai que ce retournement de veste peut être perçu comme une trahison, mais Korbinian y voit davantage qu’une promesse rompue : c’est l’assurance d’un avenir paisible, de la continuité de leur mariage mais également de leur lignée. Jamais il ne se verrait vivre sans cette moitié où l’amour platonique règne, où la complicité et le travail nourrissent leur quotidien.
“We have to come to terms, Catalina.”
When marriage is a battlefield
Le quartier résidentiel du Magisterium se veut être un mélange architectural à mi-chemin entre la Rome antique et l’Égypte antique. La demeure des conjoints Lockhart est un bijou de luminosité avec ses grandes ouvertures sans fenêtre donnant vue sur l’extérieur, et ses dômes en verre, laissant la lumière pénétrer dans ce lieu sacré, berceau de leurs machiavelles machinations. La pierre à la carnation chaude, d’un beige solaire, contraste avec les décorations fleuries et plantes autonomes qui jaillissent ça et là, à l’intérieur comme à l’extérieur. Férus de magie, Körbl et Catalina ont pris plaisir à concevoir leur foyer, créant divers espaces de lecture, un cabinet de curiosités assez grand pour accueillir leurs trouvailles, ainsi que deux bureaux pour leurs recherches. La salle à manger et la chambre se veulent épurées, aériennes, où des voilages blancs flottent magiquement aux ouvertures. La pièce principale, au centre du cocon, est en quelque sorte une réplique des bains romains où colonnes de pierre encadrent un petit bassin d’eau éclairé par un puits de lumière. Cet espace, dédié à la relaxation et à la réflexion, est certainement un des endroits les plus paisibles qui soit pour Körbl qui, quand il n’est pas dans son étude, griffonne ici sur des parchemins.
C’est à cet endroit-même que Korbinian se trouve lorsque Catalina pénètre les lieux. Assis dans un siège au coussin d’un velours vermeil, vêtu d’un costume trois pièces, les jambes croisées, il est plongé dans la lecture d’un livre fort intéressant sur l’étude de la possibilité d’inverser les effets réels et métaphysiques de la mort naturelle, concernant en particulier la réintégration de l’essence et de la matière, par Bertrand de Pensées-Profondes. Ouvrage tout droit sorti des archives interdites de la Citadelle du Savoir, il n’est en sécurité que dans la quiétude de cette demeure personnelle se voulant impénétrable. Dérangé dans son activité, le sorcier sort sa montre magique à gousset qu’il observe; il ne l’attendait pas de si tôt, aussi présage-t-il de futures conversations houleuses à en juger par son avance et l’expression de son visage. Dans un soupir, le Lockhart referme lentement son manuscrit d’un temps ancien.
Il faut dire que Körbl a récemment lâché ce que Catalina considère certainement comme une véritable bombabouse. Car si pendant quasiment deux décennies leur entente au sujet de la maternité était totale, force est de constater que les événements récents changent la donne. Leur nouveau poste respectif, ce silence acheté lors de la convalescence de la belladone, et les politiques gouvernementales toujours plus oppressantes ont terminé de convaincre le chercheur.
“I refuse to live with this sword of Damocles above our head.”
Oui, il est vrai que ce retournement de veste peut être perçu comme une trahison, mais Korbinian y voit davantage qu’une promesse rompue : c’est l’assurance d’un avenir paisible, de la continuité de leur mariage mais également de leur lignée. Jamais il ne se verrait vivre sans cette moitié où l’amour platonique règne, où la complicité et le travail nourrissent leur quotidien.
“We have to come to terms, Catalina.”
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Missives : 22
Sablier : Stigmates qui se dessinent sur son visage de poupée, celle qui voudrait de l'éternité se voit doucement vieillir pour caresser la quarantaine. Le tréfond arrive, ses trente-six ans commencent à faire susurrer des méfaits entre les langues.
Emancipare : murmure entre les lèvres de la plus haute figure des sciences, catalina excelle dans l'art de bras droit. Soutenant Aquila dans sa tâche, elle se délecte de cette position avantageuse, obtenue avec le concours de son mari.
Nox
Re: — When marriage is a battlefield. (Catalina)
@Körbl Lockhart & @Catalina Lockhart
Trahison. Des ténèbres qui l’appelaient, sonate régulier, le son n’avait jamais été aussi clair, l’attirant vers un dessein sombre qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Oh, elle avait eu de trop nombreuses fois des envies d’homicides, mais jamais envers celui qui lui prêtait son nom. D’ordinaire, elle convolait de tendresse et d’un respect infini vers lui. Alors, quand sur la langue, le goût de cendre se déposait pour lui rappeler les différends qui les séparaient d’une nouvelle façon, elle s’emportait entre ses pensées pour lui jurer mille vengeances entre les lippes. Si bien qu’à force de tourmenter son esprit, elle fut congédiée par Aquila qui ne supportait plus les soupirs et éclats de rage de la sorcière. Honte frappant au rythme des talons, elle quitta son repère pour retrouver ce qui était autrefois un havre de paix. Ils avaient fait appel au meilleur archimage de l’île, s’accordant en un regard sur couleurs et tissus, pour qu’elle ait désormais la sensation de pénétrer dans l’antre du diable. De ses bras réconfortants, elle n’y voyait que les affres d’un démon ayant pris possession de son époux. Démon aussi charmant qu’ensorcelant, mais qui paraissait uniquement monstrueux en cet instant sous les cils de la gorgone. Comme à son habitude, il ne s’embarrassait pas de cordialité, fonçant tête baissée dans l’arène. Mais Catalina n’était pas dépourvue d’armes, bien au contraire, elle était faite de lame et de soie, qu’il ne s’y prenne pas. Dramatique, elle perd sur le chemin une cape et sa baguette sur l’ottoman qui accueille les visiteurs de la demeure, avant de se conduire contre l’une des colonnes de la pièce, assez loin de lui pour éviter tout accident mené par la colère, et la possibilité de partir à tout instant.
“Good afternoon love, hope you had a good day too! ”
Siffle la vipère entre ses dents acérées, prête à mordre dans son sarcasme évident. Le carmin posé sur ses lèvres disparaitrait presque à force que la belle les mordent de rage. La sorcière ravale les mille et une phrases qui pourraient faire basculer la conversation vers le Colisée, se rappelant régulièrement combien elle pouvait aimer l’homme face à elle. Bien qu’il soit presque impossible de s’y rattacher en l’instant. La Lockhart laisse couler les mots de son mari en observant sa manucure, s’interrogeant temporairement sur sa capacité à faire jaillir un brin d’ichor de sa peau d’albâtre pour le faire taire. Oui, option à garder s’il s’adonne à la pousser trop loin. Mais d’abord, elle avait autre chose en tête. Une idée bien plus dangereuse, bien plus sanglante, bien moins élégante. Celle qui ferait de ce problème un souci aux oubliettes.
“I have a permanent solution. ”
Catalina savait pertinemment qu’elle avait toute son attention. Comme elle savait qu’il se préparait au pire. Parce qu’il la connaissait mieux que personne, et sans ciller, se doutait qu’elle ne céderait pas si facilement.
“Take my entrails, and tear them out. ”
Provocation tacite, car la belle n’aurait jamais cette opportunité. De tout goujat qu’il était, il l’aimait profondément, trop pour prendre un risque aussi inconsidéré. Pourtant, là était la vraie solution, celle qui les sauverait de l’enfer. Elle n’avait pas peur de la mort, qu’elle flirt un peu avec elle au passage, la saveur en serait presque doucereuse. Mais la réalité restait vaine : la tendresse qui lui portait le forcerait à refuser. Si elle jouait cette carte, ce n’était que pour souligner l’horreur de sa réclamation. Qu’il conçoive lui aussi combien ça lui était impossible.
“I’m ready whenever you are. Cut me in half, it may kill me, love, but in no world I’ll be a mother. ”
Si la colère coulait à nouveau comme le styx aux tréfonds, elle ne s’exprimait pas en cris. Pas encore. Celle qui un jour fut Linares n’avait rien de ses congénères, rien de semblable à sa mère. L’idée d’enfanter pouvait être de plus proche à un épouvantard. Alors, qu’il ouvre sa carcasse, qu’il en dépeigne ce qui provoque la fécondation, qu’il chasse ce qui constituait sa féminité, tout pour ne pas voir l’horreur de son corps déformé, par pitié.
“You can’t force me, Körbinian. You’re a brilliant wizard, but you taught me too much for your own good. ”
Coup de grâce, coup au roi, qu’il se relève avec force, elle n’en sortira que plus grande, mais jamais sans se battre au passage. C’était son erreur de l’avoir traité comme son égale.
When marriage is a battlefield
Trahison. Des ténèbres qui l’appelaient, sonate régulier, le son n’avait jamais été aussi clair, l’attirant vers un dessein sombre qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Oh, elle avait eu de trop nombreuses fois des envies d’homicides, mais jamais envers celui qui lui prêtait son nom. D’ordinaire, elle convolait de tendresse et d’un respect infini vers lui. Alors, quand sur la langue, le goût de cendre se déposait pour lui rappeler les différends qui les séparaient d’une nouvelle façon, elle s’emportait entre ses pensées pour lui jurer mille vengeances entre les lippes. Si bien qu’à force de tourmenter son esprit, elle fut congédiée par Aquila qui ne supportait plus les soupirs et éclats de rage de la sorcière. Honte frappant au rythme des talons, elle quitta son repère pour retrouver ce qui était autrefois un havre de paix. Ils avaient fait appel au meilleur archimage de l’île, s’accordant en un regard sur couleurs et tissus, pour qu’elle ait désormais la sensation de pénétrer dans l’antre du diable. De ses bras réconfortants, elle n’y voyait que les affres d’un démon ayant pris possession de son époux. Démon aussi charmant qu’ensorcelant, mais qui paraissait uniquement monstrueux en cet instant sous les cils de la gorgone. Comme à son habitude, il ne s’embarrassait pas de cordialité, fonçant tête baissée dans l’arène. Mais Catalina n’était pas dépourvue d’armes, bien au contraire, elle était faite de lame et de soie, qu’il ne s’y prenne pas. Dramatique, elle perd sur le chemin une cape et sa baguette sur l’ottoman qui accueille les visiteurs de la demeure, avant de se conduire contre l’une des colonnes de la pièce, assez loin de lui pour éviter tout accident mené par la colère, et la possibilité de partir à tout instant.
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Siffle la vipère entre ses dents acérées, prête à mordre dans son sarcasme évident. Le carmin posé sur ses lèvres disparaitrait presque à force que la belle les mordent de rage. La sorcière ravale les mille et une phrases qui pourraient faire basculer la conversation vers le Colisée, se rappelant régulièrement combien elle pouvait aimer l’homme face à elle. Bien qu’il soit presque impossible de s’y rattacher en l’instant. La Lockhart laisse couler les mots de son mari en observant sa manucure, s’interrogeant temporairement sur sa capacité à faire jaillir un brin d’ichor de sa peau d’albâtre pour le faire taire. Oui, option à garder s’il s’adonne à la pousser trop loin. Mais d’abord, elle avait autre chose en tête. Une idée bien plus dangereuse, bien plus sanglante, bien moins élégante. Celle qui ferait de ce problème un souci aux oubliettes.
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Catalina savait pertinemment qu’elle avait toute son attention. Comme elle savait qu’il se préparait au pire. Parce qu’il la connaissait mieux que personne, et sans ciller, se doutait qu’elle ne céderait pas si facilement.
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Provocation tacite, car la belle n’aurait jamais cette opportunité. De tout goujat qu’il était, il l’aimait profondément, trop pour prendre un risque aussi inconsidéré. Pourtant, là était la vraie solution, celle qui les sauverait de l’enfer. Elle n’avait pas peur de la mort, qu’elle flirt un peu avec elle au passage, la saveur en serait presque doucereuse. Mais la réalité restait vaine : la tendresse qui lui portait le forcerait à refuser. Si elle jouait cette carte, ce n’était que pour souligner l’horreur de sa réclamation. Qu’il conçoive lui aussi combien ça lui était impossible.
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Si la colère coulait à nouveau comme le styx aux tréfonds, elle ne s’exprimait pas en cris. Pas encore. Celle qui un jour fut Linares n’avait rien de ses congénères, rien de semblable à sa mère. L’idée d’enfanter pouvait être de plus proche à un épouvantard. Alors, qu’il ouvre sa carcasse, qu’il en dépeigne ce qui provoque la fécondation, qu’il chasse ce qui constituait sa féminité, tout pour ne pas voir l’horreur de son corps déformé, par pitié.
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Coup de grâce, coup au roi, qu’il se relève avec force, elle n’en sortira que plus grande, mais jamais sans se battre au passage. C’était son erreur de l’avoir traité comme son égale.
Admin — Fallen Crown
Lumos
Crédits : Avatar (c) halamshiral.
Faceclaim : Daniel Brühl.
Pseudo : Phlo.
Gallions : 1042
Missives : 63
Sablier : Quarante-six hivers.
Emancipare : Directeur du Bureau des expérimentations magiques (secret), Magisterium. Langue-de-plomb (public).
Nox
Re: — When marriage is a battlefield. (Catalina)
@Körbl Lockhart & @Catalina Lockhart
Il la sait brûlant d’un feu venu tout droit des enfers, prenant racine dans ses entrailles et jaillissant de ses yeux telle Méduse se faisant vengeresse. Il en est la cause, assurément — ou du moins, son retournement de veste l’est. La décision lui appartient, il a réfléchi et s’est arrêté sur cette solution après avoir analysé la situation dans son ensemble; Körbl et Catalina jouissent aujourd’hui d’une notoriété mondaine, si ce n’est publique, qui les pousserait tôt ou tard à devoir rendre des comptes. Leurs postes respectifs au Magisterium les mettent au devant d’un danger qu’il soupçonne Catalina de minimiser. À trop vouloir s’approcher du soleil, on finit toujours par se brûler les ailes; qu’Icare lui en soit témoin.
Körbl la toise, et ne dit mot lorsqu’elle feint des salutations de retrouvailles. La situation lui semble bien trop grave à l’heure actuelle pour souffrir de conversation futile; ils sont bien au-dessus de tout ça. Il l’aime cette femme, celle qui est son phare dans la nuit lorsque les ténèbres prennent bien trop de place dans sa vie. Elle est un soleil réchauffant, un guide spirituel, la raison de leur succès. Elle est l’alpha et l’oméga, le début et la fin; un tout sans lequel il ne se voit plus vivre aujourd’hui. Lorsqu’elle se love dans ses bras, il aimerait pouvoir la protéger de toutes les menaces extérieures, des pressions sociales et des qu'en-dira-t-on — bien qu’il la sait assez forte pour balayer ces derniers d’un revers de main. Néanmoins, le monde dans lequel ils évoluent à présent le pousse à changer son fusil d’épaule, à se montrer plus prudent, plus affirmé, plus menaçant s’il le faut. L’amour vous pousse parfois à faire des choses inexplicables; son envie d’enfanter résulte à la fois d’une volonté égoïste de voir naître le fruit de leur affection, un héritier digne de leurs lignées, digne de leurs destins exceptionnels, et d’une obligation légale à laquelle ils ont échappé depuis presque deux décennies — par quel miracle, Körbl se le demande chaque jour.
“You don’t get it, do you?” Soupire-t-il à l’encontre de son épouse qui observe ses ongles et qui semble souffrir d’une nervosité dont il déteste être le témoin, et surtout la cause.
Lorsqu’elle évoque une potentielle solution permanente, le sorcier se tend, marquant la poigne sur la reliure de son manuscrit avec plus de fermeté. Il décroise ses jambes pour les ancrer dans le sol, posant ses avant-bras sur ses genoux, penché en avant, comme pour prendre appui face à la tempête qui s’annonce; car il connait sa femme, cette amazone qu’il n’a jamais cherché à dompter : elle a son attention, et il se prépare au pire. Il la sait incapable de céder aussi facilement; aussi a-t-il également des cartes à jouer. Goliath contre Attila, l’un géant, l’autre barbare; qui des deux se fera trancher la tête ?
La solution proposée par Catalina se veut cinglante, sanglante même, et disproportionnée — l’annonce a l’effet escompté certainement, Körbl fronce les sourcils, ne peut s’empêcher de bouillonner lui aussi de l’intérieur. S’il avait été calme jusqu’à présent, il ne suffit que d’une étincelle supplémentaire pour que ce salon, devenu théâtre d’une guerre provocatrice, s’embrase. Jamais, ô grand jamais, n’a-t-il imaginé un seul instant faire du mal à son épouse; l’idée de l’éventrer et d’en retirer sa capacité à enfanter le répugne aussitôt évoquée.
“I taught you too much for my own good, perhaps, but maybe not enough still—let’s imagine for a second that I do cut you in half and take away what makes you a female. What do you think will happen, should you still live?”
Le Magisterium et ses lois étant ce qu’elles sont, qu’importe la solution, si l’enfantement n’est pas l’issue, le dénouement sera sans équivoque.
“We will be separated. They will separate us. And I will be forced to marry again and produce an heir. Do you think this is what I want?”
Le quidam jette son bouquin sur la petite table basse qui lui fait face, métaphore criante de son envie de se débarrasser de ces problèmes.
“I do not want you to leave me. I do not want us to be apart. If that is what will happen, I may as well take my own life, for it is an unbearable thought.”
Il marque une pause.
“I know you do not want a child, and never did. But this is becoming too dangerous. We built our lives, shaped our fates by defying the inevitable, married before the lottery, sailed through life calmly. Do you think for one solitary second that they will let us, two Magisterium’s bigwigs get away from giving birth? I knew you cleverer, my dear.”
When marriage is a battlefield
Il la sait brûlant d’un feu venu tout droit des enfers, prenant racine dans ses entrailles et jaillissant de ses yeux telle Méduse se faisant vengeresse. Il en est la cause, assurément — ou du moins, son retournement de veste l’est. La décision lui appartient, il a réfléchi et s’est arrêté sur cette solution après avoir analysé la situation dans son ensemble; Körbl et Catalina jouissent aujourd’hui d’une notoriété mondaine, si ce n’est publique, qui les pousserait tôt ou tard à devoir rendre des comptes. Leurs postes respectifs au Magisterium les mettent au devant d’un danger qu’il soupçonne Catalina de minimiser. À trop vouloir s’approcher du soleil, on finit toujours par se brûler les ailes; qu’Icare lui en soit témoin.
Körbl la toise, et ne dit mot lorsqu’elle feint des salutations de retrouvailles. La situation lui semble bien trop grave à l’heure actuelle pour souffrir de conversation futile; ils sont bien au-dessus de tout ça. Il l’aime cette femme, celle qui est son phare dans la nuit lorsque les ténèbres prennent bien trop de place dans sa vie. Elle est un soleil réchauffant, un guide spirituel, la raison de leur succès. Elle est l’alpha et l’oméga, le début et la fin; un tout sans lequel il ne se voit plus vivre aujourd’hui. Lorsqu’elle se love dans ses bras, il aimerait pouvoir la protéger de toutes les menaces extérieures, des pressions sociales et des qu'en-dira-t-on — bien qu’il la sait assez forte pour balayer ces derniers d’un revers de main. Néanmoins, le monde dans lequel ils évoluent à présent le pousse à changer son fusil d’épaule, à se montrer plus prudent, plus affirmé, plus menaçant s’il le faut. L’amour vous pousse parfois à faire des choses inexplicables; son envie d’enfanter résulte à la fois d’une volonté égoïste de voir naître le fruit de leur affection, un héritier digne de leurs lignées, digne de leurs destins exceptionnels, et d’une obligation légale à laquelle ils ont échappé depuis presque deux décennies — par quel miracle, Körbl se le demande chaque jour.
“You don’t get it, do you?” Soupire-t-il à l’encontre de son épouse qui observe ses ongles et qui semble souffrir d’une nervosité dont il déteste être le témoin, et surtout la cause.
Lorsqu’elle évoque une potentielle solution permanente, le sorcier se tend, marquant la poigne sur la reliure de son manuscrit avec plus de fermeté. Il décroise ses jambes pour les ancrer dans le sol, posant ses avant-bras sur ses genoux, penché en avant, comme pour prendre appui face à la tempête qui s’annonce; car il connait sa femme, cette amazone qu’il n’a jamais cherché à dompter : elle a son attention, et il se prépare au pire. Il la sait incapable de céder aussi facilement; aussi a-t-il également des cartes à jouer. Goliath contre Attila, l’un géant, l’autre barbare; qui des deux se fera trancher la tête ?
La solution proposée par Catalina se veut cinglante, sanglante même, et disproportionnée — l’annonce a l’effet escompté certainement, Körbl fronce les sourcils, ne peut s’empêcher de bouillonner lui aussi de l’intérieur. S’il avait été calme jusqu’à présent, il ne suffit que d’une étincelle supplémentaire pour que ce salon, devenu théâtre d’une guerre provocatrice, s’embrase. Jamais, ô grand jamais, n’a-t-il imaginé un seul instant faire du mal à son épouse; l’idée de l’éventrer et d’en retirer sa capacité à enfanter le répugne aussitôt évoquée.
“I taught you too much for my own good, perhaps, but maybe not enough still—let’s imagine for a second that I do cut you in half and take away what makes you a female. What do you think will happen, should you still live?”
Le Magisterium et ses lois étant ce qu’elles sont, qu’importe la solution, si l’enfantement n’est pas l’issue, le dénouement sera sans équivoque.
“We will be separated. They will separate us. And I will be forced to marry again and produce an heir. Do you think this is what I want?”
Le quidam jette son bouquin sur la petite table basse qui lui fait face, métaphore criante de son envie de se débarrasser de ces problèmes.
“I do not want you to leave me. I do not want us to be apart. If that is what will happen, I may as well take my own life, for it is an unbearable thought.”
Il marque une pause.
“I know you do not want a child, and never did. But this is becoming too dangerous. We built our lives, shaped our fates by defying the inevitable, married before the lottery, sailed through life calmly. Do you think for one solitary second that they will let us, two Magisterium’s bigwigs get away from giving birth? I knew you cleverer, my dear.”
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